Les interventions en séance

Affaires étrangères et coopération
Sylvie Goy-Chavent 24/01/2012

«Proposition de loi, relative à l’exercice des professions de médecin, chirurgien-dentiste, pharmacien et sage-femme pour les professionnels titulaires d’un diplôme obtenu dans un État non membre de l’Union européenne-Article 1er»

Mme Sylvie Goy-Chavent

Je voterai bien évidemment cette proposition de loi, mais je voudrais profiter de cette occasion pour dénoncer ce numerus clausus qui nous prive de tant de médecins de famille dans nos campagnes, de spécialistes dans nos villes et de praticiens à diplôme français dans nos hôpitaux… Le numerus clausus, conjugué à un mode de sélection fondé sur les mathématiques et la physique en première année de médecine, incite les jeunes Français à s’expatrier, notamment en Roumanie, pour suivre des études médicales. Le numerus clausus est dans une large mesure responsable de la raréfaction des médecins dans les zones rurales et du recours croissant, à l’hôpital public, à des médecins étrangers dont les compétences doivent être soulignées mais dont les diplômes ne sont reconnus ni par la France ni par l’Europe. On m’oppose parfois que former des médecins coûte cher, surtout lorsqu’il s’agit de femmes… En effet, les femmes ont souvent l’ambition, curieuse au goût de certains, de fonder une famille et d’élever des enfants tout en travaillant à temps partiel pendant quelques années. Madame la secrétaire d’État, cette proposition de loi met l’accent sur de nombreuses difficultés. Le malaise est profond. J’espère que nous saurons enfin un jour venir à l’aide de professions médicales qui – c’est un comble ! – semblent bien malades dans notre pays… (Applaudissements sur les travées de l’UCR.)