Les interventions en séance

Vincent Capo-Canellas, Claude Kern, Michel Laugier 06/02/2018

«PROJET DE LOI ORGANISATION DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES DE 2024 (PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE) - Discussion générale»

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M. Claude Kern, rapporteur pour avis de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication . - Le projet de loi a fait l'objet d'un avis favorable de la commission de la culture. Nous avons travaillé en lien étroit avec le Cojop pour sécuriser et valoriser les signes distinctifs utilisés par nos partenaires privés. Les ressources des partenariats représentent un tiers du budget prévisionnel : les JO pèseront donc peu sur les finances publiques. Le Cojop a garanti que l'attrait de la capitale, qui tient en grande partie à son patrimoine bâti, serait préservé et ses bâtiments respectés. Il ne faudrait pas qu'il disparaisse sous des bannières commerciales en tous genres. Nous sommes cependant liés par les clauses du contrat de ville hôte et les recettes publicitaires sont indispensables à l'équilibre financier du projet. Celui-ci dépend en partie aussi des droits télévisuels vendus à l'américain Discovery, qui souhaite diffuser les Jeux sur sa plateforme. Le CIO n'avait alors pas tout prévu... La question de la capacité de France Télévisions à acheter ces droits se pose désormais. Il est fondamental que les Français s'approprient les Jeux. Les épreuves seront-elles accessibles en clair ? Je sais que vous y travaillez, Madame la Ministre.  Les Jeux seront-ils accessibles dans l'espace public ? Lors de la Coupe du monde de football ou de l'Euro 2016, la gratuité avait été prévue, sous réserve du respect de certaines conditions... 

Souhaitons que nos sportifs des JO d'hiver se couvrent d'or... 


M. Michel Laugier . -Accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques nous emplit de fierté. La victoire de Paris ouvre de belles perspectives. Le sport fédère une nation, il est un puissant vecteur de cohésion sociale. Il n'est que très peu question de sport dans ce texte dont les mesures, quoique techniques, sont indispensables. Le projet de loi s'est enrichi au fil des discussions parlementaires sans être altéré. Nous resterons vigilants ; entre autres, sur l'établissement de voies olympiques et paralympiques réservées qui s'étendront sur plus de 360 km - la garantie de la sécurité des athlètes ne doit pas se faire au détriment des usagers et provoquer un engorgement des routes. Des dérogations temporaires au code de l'environnement ainsi qu'aux règlements locaux de publicité communaux et intercommunaux permettraient aux élus de bénéficier des retombées médiatiques de l'événement. Si nous voulons que les Jeux Olympiques soient réellement inclusifs, les chantiers de modernisation des transports devront profiter à tous. Or le Grand Paris Express serait retardé. Le report éventuel en 2026, voire en 2030, de la réalisation de la ligne 18 entre Orly et Versailles, qui doit desservir cinq sites olympiques dans les Yvelines, nuirait à notre crédibilité. Le projet de loi comporte des mesures exemplaires en matière d'éthique et de transparence. À l'article 17 bis, mieux vaut un rapport que des parlementaires siégeant à titre uniquement consultatif au comité d'éthique et au comité des rémunérations.

Le groupe UC, bien évidemment, soutiendra ce texte. 


M. Vincent Capo-Canellas . - Le chronomètre est aussi impitoyable dans l'hémicycle qu'en sport, j'irai donc à l'essentiel. Ce texte vise à honorer les engagements qu'un pays prend lorsqu'il est candidat. Il s'agit de raccourcir et de simplifier nos procédures tout en respectant nos principes de droit. Cette manifestation hors normes, la plus importante à l'échelle planétaire, rassemble, autour des valeurs du sport, les pays les plus divers, parfois antagonistes. Il ouvre, dans les échanges internationaux, une parenthèse utile ; il y a un miracle olympique. Le pays d'accueil a une responsabilité importante : recevoir le monde, réussir une grande fête populaire, mais aussi faire en sorte que les Jeux laissent un héritage durable pour les populations. Réussir les Jeux, c'est assurer le respect du calendrier. Les collectivités autour de la ville de Paris et de sa maire, avec la communauté sportive, joueront un rôle décisif. Elles seront garantes avec la Solideo du respect de la notion d'héritage et de la proximité avec le quotidien. Je veux le dire solennellement : le Gouvernement est face à sa responsabilité, la réalisation du Grand Paris Express fait partie des engagements qu'il a pris auprès du CIO. La lettre de la ministre des sports reçue par les élus le 30 janvier n'a pas manqué d'étonner : n'y est pas mentionnée la livraison pour 2024 de la gare du Bourget Aéroport - une gare qui desservira le centre de presse des Jeux Olympiques, soit 24 000 journalistes. Le Gouvernement doit réaffirmer cet objectif, il n'a déjà que trop tardé. Les gares olympiques, oui, mais sans en oublier aucune !