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Rapport d’information sur la cyberdéfense : un enjeu mondial, une priorité nationale - 3 questions à Jean-Marie Bockel
Jean-Marie Bockel 25/07/2012

Rapport sur la cyberdéfense : un enjeu mondial, une priorité nationale

 3 questions à Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin

 

Attaques informatiques d’envergure, espionnage informatique des entreprises, piratage de sites internet d’institutions… en France comme partout dans le monde, plus personne n’est à l’abri de la cybercriminalité Face aux menaces croissantes qui pèsent sur nos institutions et nos entreprises, Jean-Marie Bockel a réalisé un rapport d’information sur la cyberdéfense. Ce rapport, dresse une liste de 10 priorités qui devrait permettre à la France d’être mieux armée et de pouvoir mieux riposter en cas d’attaques informatiques. Rencontre avec un cybersénateur… Où en est la France en matière de cyberdéfense ? Avec le développement de l’Internet, les systèmes d’information sont devenus les « centres nerveux » de nos sociétés. La question est de savoir si la France est suffisamment organisée et préparée pour faire face à une attaque. D’importantes avancées ont été faites depuis le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008. Pour autant, notre dispositif connaît encore d’importantes lacunes. Nous sommes loin d’être au niveau des services similaires au Royaume-Uni ou en Allemagne. Les entreprises françaises, notamment les PME, restent insuffisamment sensibilisées à la menace. De plus, notre pays présente un véritable talon d’Achille puisque la France ne dispose pas de capacités de protection et de systèmes permanents de détection des attaques informatiques à l’entrée des réseaux des opérateurs d’importance vitale (transports, énergie, santé, etc.). Il s’agit là de notre principale lacune et d’un enjeu majeur pour notre sécurité. Peut-on se protéger des cyber-attaques ? Il n’y a pas de « ligne Maginot » dans le cyberespace. Notre pays est menacé par un pillage systématique de son patrimoine diplomatique, économique, scientifique et culturel. Et la menace n’a jamais été aussi forte. Il n’est plus temps d’attendre sans réagir. C’est pourquoi je milite en faveur d’une politique volontariste et d’une stratégie offensive en matière de cyberdéfense. La cyberdéfense peut être un élément de dissuasion important. Renforcer la sécurité et la défense des systèmes d’information va au-delà d’un simple enjeu technique. C’est aussi un enjeu économique, puisqu’il s’agit de protéger notre savoir-faire technologique et un enjeu stratégique, lorsque les intérêts de la nation sont en jeu. On ne peut pas empêcher les attaques, mais on doit améliorer la protection. Il faut faire de la cyberdéfense une priorité nationale. Que pensez-vous de l’opacité qui entoure les cyber-attaques ? Pour des questions d’image, parce qu’elles ont peur de perdre des marchés, entreprises et administrations ont trop tendance à dissimuler les attaques qu’elles subissent. C’est compréhensible mais au détriment de la sûreté à long terme. On doit arrêter de « faire l’autruche » : comment en effet sanctionner des intrusions quand les victimes ne se font pas connaitre ? Il faut changer d’état d’esprit, déclarer les attaques et les « banaliser » pour mieux y répondre.