DANS LES MÉDIAS

Le JDD: Hausse de la TVA: "Il n’y a pas d’alternative"
21/09/2012

Jean Arthuis en appelle à un "choc de compétitivité". (Reuters )

INTERVIEW - Jean Arthuis, sénateur de la Mayenne et président l'Alliance centriste, réagit pour leJDD.fr à l’éventualité d’une hausse de le TVA par le gouvernement. Défenseur historique de la "TVA sociale", il en appelle à un "choc de compétitivité", avec un basculement d'entre 40 et 50 milliards d'euros des cotisations sociales vers la TVA .      À en croire Libération, le gouvernement pourrait faire demi-tour sur la "TVA sociale". Même si "à ce stade", Matignon a assuré exclure toute hausse globale de la TVA. Qu'en pensez-vous? Je prends rendez vous avec le gouvernement. De toute façon, il n’y a pas d’alternative. On commence à admettre peu à peu que les charges sociales sont trop élevées, et nuisent à la compétitivité de nos entreprises. Ce qu’a fait Sarkozy sur la "TVA sociale" (une hausse de 1,6 point de la TVA ndlr) était insignifiant. Et il l’a votée à la fin de sa mandature, ce qui était beaucoup trop tard. Les choses sont simples : il faut faire basculer entre 40 et 50 milliards des cotisations sociales vers la TVA.   Comment expliquer ce probable revirement du gouvernement, qui laisse la porte ouverte à une hausse de la TVA?  C’est peut être dû à la popularité de Manuel Valls, qui était avant de rejoindre François Hollande favorable à la TVA sociale (rires). C’est en vérité une question de réalisme. Il faut sortir enfin de ce déni de réalité qui s’est trop longtemps emparé de l’esprit de nos gouvernants.

Pour "un grand choc de compétitivité"

Le gouvernement réfléchirait à des hausses de la TVA sur certains secteurs uniquement, dont la restauration, plutôt qu’à une hausse globale. Est-ce une bonne chose? Je me méfie de toutes ces complexités. Ce pays meurt de la complexité. Toute complexité favorise l’optimisation fiscale. On fait la fortune des cabinets conseil en fiscalité avec ce type de découpages. Je suis néanmoins favorable au fait de réfléchir à l’institution d’un taux autour de 12-13% pour l’économie qui ne se délocalise pas, comme la réparation automobile.     L’option d’un mix comportant une hausse de la TVA et de la CSG vous semble-t- elle pertinente? La CSG, c’est une idiotie de l’utiliser pour baisser les charges. Il faut l’utiliser pour baisser le déficit. Le bon levier pour la compétitivité, c’est la hausse de la TVA.       Qu’attendez-vous du rapport sur la compétitivité qui va être remis à François Hollande par Louis Gallois? Qu’il confirme ce que je viens de vous dire… J’appelle de mes vœux un grand choc de compétitivité. Si le gouvernement le propose, je le voterai.     Gaspard Dhellemmes - leJDD